Dans une étude très innovante à son époque, la Massachuseset Aging Male Study, la dysfonction érectile affectait 13% des hommes sans surpoids, et 22% avec un surpoids : presque le double. Chez les hommes de moins de 45 ans, l’obésité multiplie par 2,5 le risque de dysfonction érectile. Le sujet est tabou. Il est important d’en parler à ses médecins parce qu’il s’agit d’une véritable maladie et qu’il existe une solution pour chaque homme. Le Pr Eric Allaire est spécialisé dans ce domaine à la clinique geoffroy saint hiliaire à Paris et nous explique ce phénomène plus courant qu'on ne le pense.
1- Obésité et dysfonction érectile, les raisons psychologiques
La composante psychologique est importante dans la dysfonction érectile des obèses : marginalisation voire rejet social (place dans les transports, habillement difficile), pressions exercées par l’entourage personnel et professionnel (il devrait perdre du poids, Il devrait faire plus attention). La vie de couple se trouve affectée par un rejet des partenaires : la nudité peut poser un problème d’image de soi, faire l’amour est techniquement plus compliqué, l’autre peut percevoir l’obésité comme une marque de désamour (« s’il m’aimait vraiment il ferait un régime »). Toutes ces brimades génèrent une mauvaise image de soi et un état d’angoisse : angoisse de ne pas y arriver, angoisse de ne pas contrôler son poids, angoisse de ne pas parvenir à avoir des érections satisfaisantes. Un risque important est le désinvestissement du désir et de la sexualité : après tout, pourquoi faire ? comment serais-je désirable ? est-il légitime que je désir ?
2- Obésité et dysfonction érectile, les raisons somatiques
En plus des facteurs psychologiques, de nombreux dysfonctionnements du corps provoqués par l’obésité diminuent les érections :
Attention, l’obésité et les troubles de l’érection s’aggravent l’une l’autre : l’accumulation du tissu graisseux diminue la testostérone et aggrave la dysfonction érectile, la baisse de testostérone provoque l’accumulation du tissu graisseux.